Retour sur…

“ Les tables européennes pour la paix en Colombie”

Paris, le 21 mai 2013

Le 21 Mai 2013, au Consulat de Colombie à Paris, s’est réuni une centaine de personnes convoquées par diverses associations dont le Réseau France Colombie Solidarités. L’objectif de la journée était de reproduire le modèle des tables régionales de paix qui ont été mises en place en Colombie, afin de recueillir les propositions de la population sur trois points essentiels (Participation Politique, Victimes et Post-conflit) pour les négociations entre le gouvernement Santos et les FARC.

Le Réseau France Colombie Solidarité a participé en tant qu’ « organisme convoquant » et aussi en tant que collectif avec certaines idées qui peuvent aider à la reconstruction du lien social et à envisager une paix durable.

Cinq parlementaires colombiens de la Commission de la paix (Chambre des représentants) ont effectué une tournée européenne pour rencontrer les colombiens expatriés dans différentes villes, à savoir: Berlin, Londres, Barcelone, Bruxelles et Paris.

L’objectif premier était celui d’explorer les perspectives que l’émigration colombienne en France a quant à la Paix en Colombie. C’était donc une opportunité de partager le processus de Paix avec deux points de vue :

  • Apporter des propositions aux négociations de paix entre le Gouvernement et les FARC
  • Identifier des options de participation citoyenne dans la construction de Paix avec un horizon, au-delà de la fin du conflit.

Une logique qui implique la participation des divers fronts…

Les cinq députés sont issus de divers partis politiques en Colombie :Joaquín Camelo (Parti Liberal), Gloria Stella Díaz (Mouvement MIRA), Hernando Hernández (Polo Democrático Alternativo), Juan Carlos Martínez (Part de la U), Mercedes rincón (Cambio Radical).

« L’objectif de ces tables européennes de la paix est de nous réunir dans une audience publique avec des Colombiens de l’extérieur, pour rapporter les propositions qu’ils ont sur divers sujet liés au conflit, pour que ce soient des éléments à penser lors de dialogues qui s’avancent à La Havane. Nous allons nous réunir aussi avec des institutions publiques pour que nous puissions faire un retour des processus de paix, cela pour faire de la pédagogie et une socialisation de ces conversations », a précisé la représentante Gloria Stella Díaz, du mouvement MIRA.

De cette première réunion avec des Colombiens de l’extérieur, quelques propositions ont déjà surgi. Parmi celles-ci, la réalisation d’un hommage aux victimes du conflit armé à travers des exercices de réparation, la mise en œuvre des mécanismes pour la récupération de la mémoire historique mais aussi des mécanismes pour la participation politique de l’opposition, De plus, nous noterons la nécessité affichée de promouvoir une meilleure organisation et une plus grande visibilité des Colombiens de l’extérieur, plusieurs d’entre eux ayant aussi été victimes du conflit.

Quelle est la suite ?

Après six jours de travail, les députés sont repartis en Colombie. Au total ont été soumises environ 200 propositions, la grande majorité approuvée par consensus. Presque toutes se rapportent aux six points de l’agenda en négociation à La Havane.

Une fois compilés, tous les rapports seront soumis à la Commission de Paix du Congrès et aux Nations Unies, pour qu’ils les transmettent à leur tour au Gouvernement et aux FARC via les pays garants, la Norvège et la Cuba.

Beaucoup de personnes se sont engagées à donner une continuité à ces dialogues et à envoyer des propositions à travers le site internet mis en place par le Gouvernement et les FARC : www.mesadeconversaciones.com.co 

Quelques réflexions …

« Nous travaillons pour obtenir la paix si rêvée de notre pays. Ces tables de travail sont des espaces où l’on pense que la paix est faite via une justice sociale et par la participation citoyenne », Hernando.

« Nous ne pouvons pas mettre une couleur politique à cette rencontre, aujourd’hui nous parlons d’autre chose, nous parlons de paix », Gloria Stella Díaz.

« Ceci est un espace de démocratie. Tout le monde, jusqu’au plus petit chez nous, devrait parler  d’une paix. La seule manière de négocier le conflit est le dialogue » Mercedes Rincón.

« Je vous invite à penser de quelle manière on peut être utiles en ce moment historique. En plus de ce qui arrive aujourd’hui à la Havane, n’oublions pas qu’il y a un autre pays : 6 millions de compatriotes sont aujourd’hui victimes du conflit, pourquoi donc, ne pas croire en cette mise en place ? quelle est notre participation ? » Joaquín.

« Aujourd’hui nous pouvons dire que  la guérilla des FARC et le gouvernement national parlent sérieusement » Juan Carlos Martínez.